On a donc parcouru 2160 milles nautiques entre Mindelo et Le Marin (Martinique) en 14 jours et 7 heures, à peu de choses près en ligne droite. Un peu de gennaker au début, puis vent arrière avec GV arisée et solent tangonné au vent. Ce qui nous a fait traverser l’océan à 6.31 nœuds (un peu moins de 12 km/h), une moyenne sympa compte tenu du vent arrière (4 à 5 Bf), sans spinnaker et avec une mer formée.
On nous avait vendu la fameuse longue houle atlantique, douce et bien espacée, qu’on peut surfer peinard pendant des heures. Mais (escroquerie ou pas ?) on a eu deux houles croisées E et NE et une mer agitée à forte de bout en bout. De quoi pimenter la traversée, mais c’était pas évident de rester debout sans se cramponner aux mains courantes. Pas facile de dormir non plus quand ça bouge dans tous les sens, quoique pour ça, j’ai mis au point la technique suivante : 1. se caler contre un bord (sous le vent, en théorie, mais par vent arrière ça veut pas dire grand-chose), 2. ramener contre soi un gros pain de mousse qui accroche bien au matelas, 3. dormir sur le côté, le dos contre la coque et un genou sur le pain de mousse. Pour moi, ça marche, pour Hélène euh .. pas du tout.
Les sargasses nous ont un peu embêtés aussi. Ces algues flottantes ont investi d’autres territoires que leur zone d’origine (Mer des Sargasses) et elles ont la mauvaise idée d’accrocher les hameçons avant les poissons. Là aussi il a fallu être ingénieux et remplacer notre bon vieux leurre siffleur par un Rapala plongeur. Ca nous a permis de mettre au sec 2 coryphènes de belle taille. Succulentes en tajine, en marinade ou à la poêle.
Pour les quarts de nuit, c’était comme on le sentait. Le plus pratique au final : Hélène éveillée 2 à 3 heures en début de nuit, puis c’est mon tour, avec alarme réveil et tour d’horizon toutes les 20 minutes. Rien de bien stressant en fait : juste un cargo à moins d’un mille (il a fait sonner l’alarme AIS) et un grain nocturne. Pour le reste, on n’a eu que des bricoles.
Naviguer ou arriver ailleurs ? On peut aimer l’un, l’autre, ou les deux. Nous on aime les deux : une parenthèse qui s’ouvre en dehors du temps et des habitudes de vie, puis se ferme en te laissant reprendre tes marques, mais cette fois-ci sous les cocotiers. Géant.
Photos et video à suivre...
4 commentaires:
Super... Félicitation... Ça y est vous êtes de l'autre côté... Bienvenue au club de ceux qui ont traversé... Vous allez pouvoir profiter de la douceur des îles et du ti-punch, et vous reposer car la mer que vous décrivez on la connaît bien et on sait à quel point cela peut être fatiguant, surtout en equipage réduit.
Bises Dom et Fab
Bravo pour cette traversée. Maintenant profitez-en bien. Bises à vous deux.
Philippe, Christine et Hermione.
P.... ! j'y crois pas! Hélène et Michel, on les connait, on les aime, et ben, ils ont traversé l'atlantique tous seuls sur un p'tit rafiot! On a bien pensé à eux le soir du réveillon, et ils ont du trouvé le sms en arrivant sur la terre ferme... mais nous on a eu peur pendant 15 jours de les savoir perdus au milieu d'un immense océan... Alors on les embrasse bien fort, on leur dit mille bravos, et on espère qu'ils nous rapporteront mille anecdotes de vrais marins! D'ailleurs Corinne dit que même si Gabart est très beau, il ne vous arrive pas aux chevilles!
Une belle et heureuse année 2016 à vous 2,
A ciao,
Corinne et Bruno
Bravo les cop's ! C'est génial !!! Même si cette foutue houle vous a bien fait comprendre qui est le chef, vous y êtes arrivés et vous pouvez être fiers ! Profitez un max de l'autre côté ! Biz biz de Sara, Gilles et Matéo sur Java
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