8 avr. 2017

La côte Nord-Est



Naviguer à Cuba c’est très différent. Prenons d’abord le côté négatif : les garde-frontières semblent considérer tout bateau étranger comme une opportunité d’émigration illégale pour un Cubain. Du coup, nous sommes surveillés et empêchés d’aller à terre en annexe depuis les mouillages. On reste sur le bateau, ou bien on va dans une marina internationale, un point c’est tout. C’est dommage et assez frustrant.


Le côté positif, c’est que bien que cette côte soit au vent, les mouillages sont nombreux et jolis. On aura fait Puerto Vita à Varadero en 13 étapes, toutes de jour. Les stops sont soit dans des baies fermées (un long chenal de quelques milles et on est dans la mangrove, sans clapot), soit derrière des récifs qui affleurent à peine (sensation étrange de mouiller en pleine mer), soit à l’abri des multiples cayes qui débordent la côte sur des centaines de kilomètres.


Dans les cayes les plus reculées, la Guarda n’est pas toujours là, donc on s’autorise des intrusions terrestres. Pas dans la mangrove qui est impénétrable, mais sur des petites plages quand on en trouve.


Grand moment à Esquivel del Sur, l’autre jour avec des pécheurs à qui je voulais acheter du poisson. Pas question d’accepter de l’argent, mais ils m’ont donné un énorme pagre et un dogfish, en plus de me faire gouter à leur rhum tomate. Quand je suis revenu leur offrir des bières et une chemise, ils m’ont rajouté 3 langoustes. Re-rhum et discussion avec mes 50 mots d’espagnol sur nos pouvoirs d’achats respectifs. Un monde nous sépare.

Juste avant d’arriver à Varadero, on est passé par la Bahia de Santa Clara, à l’intérieur des cayes. Pour ça on longe des bancs de sable à peine marqués avec des perches en bois. Pas plus de 20 cm d’eau sous la coque à certains endroits, et personne pour nous aider si on s’échoue. Des fois on entend juste un héron s’envoler de la mangrove et on se croit vraiment dans Myst (pour les jeunes : un jeu video du siècle dernier). Ah c’est sûr qu’Armel Le Cleach aurait jamais tenté un coup pareil avec son Imoca. Mais nous oui, avec notre dériveur, na na nère.




Bon sinon à Varadero même, c’est plus Miami que Cuba : hôtels tout inclus, boutiques de luxe, langue anglaise. Fuyons.

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